Peu connu, le Togo est un petit pays d’Afrique de l’Ouest qui s’étire en une fine bande de terre, coincée entre le Ghana et le Bénin. Long d’environ 600 kilomètres du nord au sud, mais large de seulement 50 à 150 kilomètres, il condense une étonnante diversité.

Nous ferons seulement un bref passage à Lomé pour récupérer notre sticker d’un mois, nécessaire pour circuler librement dans le pays, car à la frontière, le tampon ne permet que 7 jours. Notre précieux sésame en poche, nous prendrons la direction du centre, vers Kpalimé, au pied de la chaîne de l’Atakora. Cette première étape est idéale pour une immersion simple et authentique au cœur du pays. La région, verdoyante, offre de magnifiques pistes où l’on découvre de nombreux villages traditionnels, où la vie rurale reste intacte. Une balade nous mènera jusqu’à la cascade de Yikpa, perdue dans un décor sauvage. Merci à Philippe, motard et vivant depuis plusieurs années ici, de nous avoir fait découvrir cette région si accueillante.

Nous continuons notre exploration du centre en direction d’Atakpamé pour visiter le barrage de Nangbéto. Loin des routes asphaltées, nous empruntons sans doute l’une des plus belles pistes de latérite rouge de la région. Elle serpente entre collines et vallons, traverse une campagne où se cultivent maïs, manioc, igname, riz et sorgho, tout en longeant de petits villages aux maisons de terre. L’atmosphère qui s’en dégage est presque irréelle.

Notre voyage au Togo s’achève dans le nord, où les paysages changent pour laisser place à la savane et aux traditions. Kara sera notre point de départ pour explorer la région pendant quelques jours.

Un site incontournable : le Koutammakou, territoire culturel des Batammariba. Ici, les villages semblent figés dans le temps avec leurs habitations-forteresses en terre, les « tata », dont les tourelles évoquent de mini-châteaux. Classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ces villages reflètent un mode de vie ancestral. Mais pour combien de temps ? Les habitants doivent eux-mêmes entretenir leurs maisons traditionnelles, parfois fragiles face au temps et aux intempéries, car beaucoup de ces maisons ne sont plus habitées par les nouvelles générations. Elles sont là pour la carte postale.

Nous assistons au travail des forgerons, témoignage d’un savoir-faire ancien, et déambulons dans les marchés locaux où l’atmosphère est incomparable. C’est aussi l’occasion de goûter au tchoukoutou, la bière traditionnelle qui accompagne la vie quotidienne dans la région.